Tournoi des six nations féminin : la France se fait peur, mais arrache la victoire face à l’Ecosse

« On s’attend à un match difficile, à nous de mettre l’état d’esprit, l’engagement, affirmait au micro de France Télévisions David Ortiz, l’un des deux sélectionneurs de l’équipe de France féminine de rugby. Il va falloir être très vigilant à bien couvrir les espaces, à être très généreux en défense et, surtout, à gagner le combat au sol, premier régulateur du jeu. »
Samedi 30 mars, les Bleus retrouvaient l’Ecosse pour leur deuxième match du Tournoi des Six nations. Un adversaire doublement motivé, jouant devant son public, au Hive Stadium d’Edimbourg, et conscient qu’un bon classement dans la compétition pourrait lui permettre de décrocher son ticket pour la Coupe du monde 2025 – les Tricolores, elles, ont déjà composté leur billet. Au coup de sifflet final, les Françaises s’en sortent (5-15), mais la première partie de ce duel a vu se concrétiser les craintes du technicien.
Le match a pourtant très bien commencé par une percée de Romane Ménager, reprise dans les cinq mètres écossais. En raison d’un manque de soutien offensif, les Bleues rendent le ballon aux Ecossaises, une lacune qui leur coûtera cher au tableau d’affichage. L’équipe de France s’installe dans le camp adverse, remporte ses duels – Agathe Sochat et Assia Khalfaoui percutent généreusement, Romane Ménager est intenable –, déploie son jeu de passes rapides… puis manque de précision dans les cinq derniers mètres.
Tout ce travail est quand même récompensé par une pénalité de Lina Queyroi (12e, 0-3). Mais les locales se montrent intraitables en défense et affichent déjà 56 plaquages – contre 33 – à la 25e minute, poussant les Bleues à la faute de main. C’est en pack bien structuré qu’elles viennent renverser le cours de la partie, marquant un essai par leur valeureuse talonneuse Elis Martin (34e, 5-3). Heureusement pour les Tricolores, Helen Nelson n’est pas en veine au pied et manque la transformation, alors qu’elle avait déjà laissé trois points en route (10e). Et en dépit d’une large domination territoriale, les Françaises retournent aux vestiaires menées au score.
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Avec le vent de leur côté, elles réussiront à concrétiser dans le second acte. L’entame est prometteuse avec des ballons rapidement sortis des rucks qui ont amené Emilie Boulard au large jusqu’à la ligne des cinq mètres écossais (41e). Pauline Bourdon-Sansus tente un renversement de jeu au pied, mais sa tentative finit en ballon mort. Gênées par les rafales, les locales parviennent tout de même à se sortir de leur camp, portées par les 7 000 spectateurs du Hive Stadium et le score toujours en leur faveur. Sur une touche d’Agathe Sochat, la capitaine des Bleues, Manae Feleu, est devancée par Louise McMillan à la conquête. Le premier raté d’une série qui sera beaucoup trop longue…
Le doute aurait pu s’installer alors que les mésententes et les fautes de main nuisent à l’efficacité française, quand la talonneuse Molly Wright, qui vient de faire son entrée en jeu à la place de la buteuse Elis Martin, plaque la deuxième-ligne Madoussou Fall (51e). La doyenne de l’équipe écossaise, 33 ans, reste à terre, avant d’être évacuée sur civière. L’arrêt de jeu occasionné par sa blessure – sans gravité – profite aux Françaises, qui se ressaisissent : Assia Khalfaoui et Madoussou Fall percutent dans l’axe puis Pauline Bourdon-Sansus écarte sur la droite vers Gabrielle Vernier, qui trouve Nassira Konde, qui transmet à Emilie Boulard qui peut accélérer dans son couloir. Elle transmet enfin à Kelly Arbey, qui marque son premier essai en équipe de France A (54e, 5-8). Il n’est pas transformé par Lina Queyroi, mais les Françaises repassent devant.
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Ce tout petit écart de trois points a préservé le suspens jusqu’aux dernières secondes du match. C’est sur une mêlée à l’introduction écossaise à la 79e minute que l’équipe de France scelle sa victoire. Les Bleues récupèrent et tiennent le ballon. Romane Ménager, qui sera désignée femme du match, parvient à percuter sous les poteaux écossais. Alexandra Chambon extraie vers Gabrielle Vernier, qui trouve Emeline Gros : la troisième-ligne grenobloise aplatit dans l’en-but, alors que le chrono indique 80 min 15 s.
L’ESSAI LIBÉRATEUR 😮‍💨La 3e ligne Emeline Gros scelle le sort de la rencontre 💪 📺 @FranceTV #ECOFRA | #SixNationsRugby pic.twitter.com/rgI8wBcxuT
La France n’a plus perdu contre l’Ecosse depuis 2010, mais le victoire de samedi signe l’un des plus petits écarts. Lors du Tournoi 2023, les Bleues avaient écrasé le XV du Chardon 55 à 0. La capitaine Manae Feleu préfère retenir l’état d’esprit de ses coéquipières : « On n’a jamais été prises de panique, on est restées patientes, soudées mentalement, et c’est ce qui nous a fait gagner le match », a-t-elle déclaré après la rencontre. « On a manqué d’efficacité sur nos temps forts en première période, il y a eu des hauts et des bas dans cette rencontre, a souligné, de son côté, David Ortiz. Sur nos temps faibles, on a réussi à ne pas craquer. » Les Françaises ont quinze jours pour ajuster le tir avant de recevoir l’Italie, dimanche 14 avril, au stade Jean-Bouin de Paris.
Mouna El Mokhtari
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